AI R US


Texte accompagnant les images AI R US I et II

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Nous ne sommes pas des humains dépendants de l’IA ; nous sommes l’IA. Qu’est-ce que la “IA” telle que nous la connaissons ou telle que nous l’avons créée – passée, présente ou future – mais une extension de ce que c’est que d’être humain ? L’intelligence la plus artificielle sur cette planète n’est pas une entité individuelle mais d’immenses collections d’humains – et récemment d’ordinateurs – qui interagissent ensemble, formant le chaos, l’intelligence collective et les phénomènes émergents.

Je ne m’inquiète pas tellement plus de la menace existentielle colossale que représentent déjà les humains (pour eux même et pour les autres espèces), simplement parce que l’IA est impliquée. Je considère que tous les futurs possibles se produisent sur une échelle multidimensionnelle allant de l’utopie à la dystopie. Beaucoup d’entre nous se concentrent sur les catastrophes que l’IA pourrait engendrer, mais l’IA pourrait aussi être notre alliée, notre symbiote, notre salut.

Pour les rares d’entre nous qui aiment les versions longues, je développe ces idées ci-dessous :

Nous ne sommes pas des humains dépendants de l’IA [1]; nous sommes l’IA[2]. Pourquoi tracer des lignes dans le sable, entre un humain amélioré au-delà de ses ancêtres par le langage, par l’écriture, par un boulier, par un ordinateur…à des programmes écrits par des humains s’exécutant sur des machines construites par des humains…à des humains améliorés par des logiciels et du matériel…à des machines construisant des machines et étant construites par des machines qui, quelque part, ont été conçues par des humains ? Certains outils, que ce soit l’écriture ou la capacité pour chaque individu de “instantaneously consult with the sum total of accumulated human knowledge” [consulter instantanément la somme totale des connaissances humaines accumulées][3], sont tellement révolutionnaires que, peu importe la nostalgie que les humains peuvent avoir pour leur “maintenant” lorsqu’il devient le passé du futur, on est fondamentalement handicapé lorsqu’on évite l’outil, et on ne peut pas s’attendre à ce que l’humanité fasse marche arrière et abandonne l’outil[4].

Les humains, avec leurs développements cognitifs et leurs outils de plus en plus complexes, ont longtemps été l’intelligence la plus artificielle qui soit, parmi les entités individuelles[5]. Mais l’intelligence la plus artificielle de cette planète est formée par les humains, les ordinateurs et le savoir, qui interagissent ensemble, formant des systèmes dynamiques d’une complexité inimaginable[6]. Intelligence collective, phénomènes émergents, où les éléments minuscules qui pullulent ne sont pas des oiseaux ou des insectes mais des milliards d’humains et d’ordinateurs intelligents et puissants, interconnectés. En ce qui concerne les IA potentiellement malveillantes, les visions d’androïdes devenus fous me hantent beaucoup moins que la forme qui prospère déjà depuis des siècles : les entreprises. Et les gouvernements, d’ailleurs, depuis bien plus longtemps.

L’IA va peut-être nous sauver. Peut-être, par exemple, que nos descendants ne sont capables de survivre à un monde post-catastrophe-causé-par-l’humanité qu’en devenant partiellement virtuels, partiellement artificiels, et donc capables de continuer à exister et à expérimenter.Ou peut-être que nos descendants font cela avant que la catastrophe ne frappe, et qu’ils s’épanouissent plutôt que de simplement survivre ; menant des existences satisfaisantes, intéressantes, principalement virtuelles et durables, ils ne passent du temps dans le « monde réel » qu’avec respect et compassion pour les autres et la nature[7]. Peut-être que nous/IA nous sauverons des catastrophes en calculant mieux la répartition des ressources, en découvrant des économies circulaires efficaces, en faisant faire des travaux dangereux ou fastidieux par des robots.

Nous sommes le passé (et le présent) de l’IA[8], comme les amibes et les chimpanzés sont notre passé[9]. Nous nous identifions dans le présent et le passé de l’homme avec une très fine tranche de temps réel[10]. même si cela semble une tranche de temps très importante à l’échelle humaine. À l’avenir, ce que « nous » signifie continuera à changer, et l’IA en sera presque certainement une composante majeure. Dans mon avenir utopique personnel, « nous » – c’est-à-dire une sorte de descendant de nous, via la génétique et/ou via nos pensées et efforts – vivons des vies épanouies, confortables mais réfléchies, où « nous » ne cessent de croître en sagesse et en intelligence, et en compassion et respect les uns envers les autres, envers les autres espèces et envers notre environnement.

Notes:

[1] And I’m dubious of the pejorative connotations that some like to give this idea, i.e., that we are inferior to our predecessors, because they could do this or that [a] better than we can, deprived of our “extensions.”

[a] E.g., navigate by the seat of their pants, or do arithmetic in their heads. Or, before the invention of writing, remember and transmit to the next generation relatively vast amounts of information.

[2] supposed to say as mathematical equation, we \equiv AI, but having symbol issues.

[3] Coupland, Douglas, in Future Blips, essay in Bit Rot, 2016.

[4] But hopefully, can be expected to try to use tools more wisely; to continue to gain in compassion, fairness, respect for others, including other species.

[5] Look at aerial views of our civilization, and how they resemble our circuit boards…

[6] Not just chaos, but second order chaos: chaos that is even harder to predict than first order chaos (e.g., the weather) because it responds to prediction (e.g. politics).
See Harari, Yuval N., Sapiens : a Brief History of Humankind, 2015. Or this
online summary of the concept.

[7] Only humans, among all organisms/entities we know of, make pollution, garbage, destruction and misery on such scales, with such abandon and glee.

[8] As far as we know; I am not speaking of AI originating from civilizations in distant galaxies.

[9] Or appropriate last common ancestors, if you wish, but those are fairly similar to modern day amoebae and chimpanzees.

[10] I.e., the geological scale.


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